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27.4.11

Poison d'avril


Compte à rebours. Il ne vous reste plus qu'une petite poignée de semaines pour vous rendre au Musée des Arts décoratifs à Paris avant le 22 mai et y voir une exposition exemplaire, celle de l'affichiste polonais Michal Batory réfugié en France depuis 1994. A son arrivée, il eut le bon goût de proposer ses talents à Jorge Lavelli, directeur du Théâtre de la Colline qui lui fit confiance. Puis se sont enchaînés des collaborations avec l'Ircam, le Théâtre de Chaillot et le Centre de Arts d'Enghiens-les-Bains. Récemment il fit une incursion inattendue dans l'édition et produisit à la l'initiative culottée du directeur artistique de Flammarion, une série de couvertures de livre pour les collections J'ai Lu et Librio. Son crédo, largement développé dans un portfolio publié dans le cahier Lemag de Libération du week-end du 15 et 16 janvier, se résume à ces trois mots : "Que dire et comment". Mais laissons-le s'expliquer : [...] "Aujourd'hui on ne sait plus ce qu'est une bonne image. [...] Une mauvaise image est celle qui dit femme et montre une femme qui dit pierre et montre une pierre, qui privilégie des informations commerciales au lieu de créer des énigmes. Une mauvaise image, c'est une image qui ne fait pas réfléchir et qu'on oublie en deux secondes. Les bonnes sont celles qui restent dans la tête. [...] "


Si Batory ne se prive pas des nouveaux outils, en particulier de Photoshop pour réaliser certains montages, il revendique avant tout sa qualité d'artisan, de travailleur manuel, pourrait-on même dire. La première étape passe toujours par une feuille de papier et plusieurs traits de crayon. Ensuite il fabrique la matière première de ces affiches, des objets-chimères parfois à base végétaux, qui vont produire l'effet de sens et l'envoutement du spectateur. La visite commence par la reconstitution grandeur nature de son atelier, caverne d'Ali-Baba et cabinet de curiosités tout à la fois. Dans des petites vitrines conçues spécialement pour l'occasion sont portés à notre regard tous ces objets, ceux qu'il a détournés, manipulés, photographiés puis intégrés dans ces affiches, celles qu'il présente dans les salles suivantes. L'espace dédié aux expositions temporaires, il faut aller le chercher dans les étages du musée, il s'y déploie dans un grand appartement débarrassé de tout mobilier et de toute décoration, à l'exception de boiseries et de cheminées. Le mariage y est tonique. Les retardataires et tous ceux qui n'auront pas pu faire le déplacement se consoleront se rendant sur son site internet. Y figure à la rubrique actualités un petit film de l'expo.

Lien : http://www.michalbatory.com